Rouge-queue noir

Square
Nom communRouge-queue noir
Nom latinPhoenicurus ochruros
FamilleTurdidés
Période d’activité / d’observationToute l’année
Statut réglementaireProtégé au niveau national

Descriptif, particularités et risques de confusion

Le Rougequeue noir a le statut d’espèce commune. D’à peine la taille d’un moineau (13 – 14.5 cm), le plumage des mâles est noir ou gris foncé avec une tâche blanche sur l’aile (sauf individus de premier été). Le bas-ventre apparaît plus clair. Les femelles ont un plumage uniforme gris-brun, tout comme les juvéniles. Le bec très fin, ainsi que les yeux et les pattes de tous les individus sont sombres. La queue orange-rouille, en agitation quasi-permanente, est une caractéristique déterminante pour l’identification du Rougequeue noir, attribut qu’il ne partage qu’avec son cousin, le Rougequeue à front blanc (ce dernier se distinguant entre autre par une poitrine orangée ou chamois, un chant plus mélodieux et une aire de répartition plus réduite en Midi-Pyrénées). Le chant du Rougequeue noir est généralement constitué de trois parties brèves dont celle du milieu, insonore et grinçante, évoque le broyage d’éclats de verre. Au printemps, le mâle se fait fréquemment entendre depuis le sommet d’un bâtiment, d’une roche, ou plus rarement depuis le haut d’un arbre. Il peut être entendu de façon moins régulière pendant presque toute l’année.

Répartition

Espèce à la fois orophile et anthropophile, le Rouge-queue noir peut être rencontré en dehors des grands massifs forestiers, dès que la pierre (naturelle ou artificielle) lui permet l’installation dans l’abri des anfractuosités de toute sorte. Les mouvements migratoires de nos nicheurs locaux (mis à part la désertion des sites de montagne en fonction de l’enneigement) sont difficilement discernables entre individus sédentaires, individus en dispersion à l’échelle régionale, et individus hivernant sur la péninsule ibérique.

Habitat et écologie

Initialement inféodé aux milieux rocheux en montagne jusqu’à 3000m d’altitude, le Rouge-queue noir s’est emparée de tout type de bâti dans les villages et les villes y compris en plaine et ne connait donc pas de limite dans sa distribution altitudinale dans la région. L’espèce est unique à cet égard.

Régime alimentaire

Le Rouge-queue noir est essentiellement insectivore, il attrape sa proie au sol ou en vol. En hiver, les baies peuvent constituer un aliment de substitution.

Cycle annuel et reproduction

Peu farouches, mâle ou femelle défendent leur territoire en se montrant sur des perchoirs et en sautillant sur terre près de l’intrus. Ces oiseaux tolèrent une fréquentation humaine régulière et inoffensive. Le nid, assez désordonné, est construit dans des cavités, naturelles ou artificielles, parfois dans des lieux pour le moins incongrus (anfractuosités dans les rochers et les murs, vieux bâti, chantiers, grillages d’aération, véhicules immobilisés, nichoirs, etc.) Les juvéniles quittent le nid à l’âge d’une douzaine de jours sans savoir voler. Cachés au sol, c’est souvent le mâle adulte qui continue de les nourrir surtout quand la femelle initie une deuxième nichée, courante en plaine.

Menaces et conservation

Hors zones de montagne, où aucune menace particulière n’est identifiée, le Rouge-queue noir semble s’adapter mieux que d’autres espèces aux modifications, a priori défavorables, de son habitat. En zones bâties, il n’hésite pas à explorer et à investir de nouveaux lieux parfois incongrus. NB : Dû au fait que les jeunes Rouge-queues quittent le nid plus tôt que d’autres passereaux ils peuvent parfois se trouver en découvert en faisant l’impression abandonnés et vulnérables. Ceci provoque régulièrement des interventions de « sauvetage » bien intentionnées mais souvent contreproductives. Comme pour toute autre espèce, l’intervention ne se justifie qu’en cas de blessure manifeste.

Fiche rédigée par Carsten Standfuss

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