Hirondelle rustique

Square
Nom communHirondelle rustique
Nom latinHirundo rustica
FamilleHirundinidés
Période d’activité / d’observationDébut avril à fin octobre
Statut réglementaireProtection nationale, « En danger » (Liste rouge des oiseaux nicheurs)

Descriptif, particularités et risques de confusion

L’Hirondelle rustique est aussi appelée hirondelle de cheminée (car elle nichait autrefois dans les anciennes grandes cheminées-fumoirs), des granges, de ville, domestique.

C’est un oiseau au-dessus du corps bleu-noir avec des reflets métalliques. Le front et la gorge sont couleur rouge brique, soulignés d’une bande pectorale sombre. La face inférieure est variable, crème à fauve. Sa silhouette est élégante et fuselée avec une queue fourchue très échancrée dont les brins appelés “filets” sont très apparents et plus longs chez le mâle. On peut remarquer des taches blanches vers l’extrémité de sa queue. Elle se distingue des autres espèces d’hirondelles par l’absence de blanc sur le croupion. La femelle est semblable au mâle, mais ses filets sont plus courts, le bleu du dessus et de la poitrine est moins glacé, et le dessous est plus pâle. Les jeunes sont plus ternes, avec une tête d’un roux plus pâle et un dessous plus blanc. Il leur manque également les longues plumes caudales de l’adulte.

Taille de l’oiseau : 17-21 cm
Envergure : 32-34 cm
Risques de confusion : Autres espèces d’Hirondelle et Martinet

Répartition

L’Hirondelle rustique figure au 11ème rang des espèces les plus répandues en France.

Habitat et écologie

L’hirondelle est commensale de l’homme. Si les villages sont privilégiés, il lui arrive de nicher en ville. De plus, la présence de zones de chasse est primordiale dans l’installation des couples. Il s’agit de pâturages, prairies, bocages, marais, étangs, cours d’eau, parcs et jardins qui sont propices à la présence d’insectes. L’hirondelle chasse et s’abreuve en vol, il lui est donc nécessaire de disposer de zones ouvertes pour la chasse et de points d’eau accessibles. La présence de boue à proximité est nécessaire au moment de la construction du nid.

Une fois la saison de reproduction terminée, les Hirondelles rustiques se regroupent en large communauté, comprenant parfois des centaines d’individus, et il est fréquent de les observer à proximité ou dans les roselières. Ces milieux constituent une importante source de nourriture pour les hirondelles juste avant et pendant la migration.

Régime alimentaire

L’Hirondelle rustique est insectivore et c’est une chasseuse de haut vol. Elle se nourrit généralement à 7 ou 8 mètres au-dessus du sol ou d’eau peu profonde, suivant souvent les animaux, les hommes ou les machines agricoles pour attraper des insectes perturbés. Il lui arrive également de gober des proies posées à la surface de l’eau, sur des murs ou des plantes. Elle s’abreuve aussi en vol : bec grand ouvert, elle recueille l’eau en rasant la surface des lacs ou rivières.

Cycle annuel et reproduction

Les hirondelles sont migratrices. Elles se reproduisent dans nos régions tempérées mais, en hiver, elles migrent vers l’Afrique, la péninsule arabique et le sous-continent indien car elles ne survivraient pas sous nos latitudes, notamment en raison de l’absence de leur principale nourriture, les insectes.

Fin mars, début avril, les hirondelles reviennent généralement nicher à l’endroit qui les a vu naître. Les mâles s’approprient alors un emplacement depuis lequel ils chantent pour y attirer une femelle. L’Hirondelle rustique niche généralement dans des étables, écuries et diverses granges. Le nid est accroché à une surface rugueuse et prend parfois appui sur un clou, une solive. Presque toujours construit au-dessus du vide, juste sous le plafond, il est ouvert entièrement par le haut. Il a la forme d’une moitié de coupe d’environ vingt-deux centimètres de diamètre et onze centimètres de profondeur. Il est construit par les deux parents avec des morceaux de boue malaxés pour former de petites boules et consolidés avec des brindilles sèches. Ils peuvent y rajouter des crins d’animaux et des plumes de poules. Cette construction prend environ huit jours.

Les premières pontes ont lieu de fin avril à juin. Dans nos régions, elles peuvent être suivies d’une deuxième ponte, plus rarement d’une troisième. La femelle pond entre 3 et 6 œufs qu’elle va couver pendant une quinzaine de jours. Assurant seule sa subsistance, la femelle est obligée de s’absenter de courtes périodes lors de la couvaison. Après l’éclosion, les jeunes sont nourris par les deux parents qui leur amènent régulièrement des insectes qu’ils agglutinent dans leur bec quand ils chassent. Ils peuvent apporter ainsi une vingtaine d’insectes à la fois, et répètent leurs allées et venues jusqu’à 400 fois par jour. Après une vingtaine de jour, les parents cessent de les nourrir et leurs donnent leur première leçon de vol. L’émancipation a généralement lieu un mois après l’éclosion.

Menaces et conservation

En France, les hirondelles bénéficient d’un statut de protection total issu de la loi du 10 juillet 1976 relative à la protection de la nature. Il ne peut être porté atteinte ni aux individus (poussins et adultes), ni à leur nid. Toute personne ne respectant pas cette loi s’expose à de fortes sanctions. Comme un peu partout en Europe, la population d’Hirondelles rustiques en France a connu un déclin important (estimé à 39 %) entre 1989 et 2007. En Midi-Pyrénées, le constat est le même. Une des menaces principales qui pèsent sur l’espèce et qui semble la cause de sa régression actuelle est l’intensification des pratiques agricoles. L’agriculture et l’élevage intensifs sont responsables d’un usage abusif de phytosanitaires et d’insecticides, de la disparition progressive des prairies remplacées par de vastes parcelles et de monocultures, de la destruction des haies et d’un drainage conséquent des sols. Ces pratiques étant à l’origine de la régression des habitats favorables à l’oiseau ainsi que de la disparition de sa ressource alimentaire. De plus, la suppression des roselières et des marais empêchent les hirondelles de se regrouper dans de bonnes conditions, avant la migration. Enfin, l’hirondelle, bien que protégée, n’est pas épargnée par les chasses traditionnelles qui génèrent la mort de nombreux passereaux chaque année.

La sauvegarde de cette espèce dépend donc de sa prise en compte dans les aménagements agricoles futures (restauration et construction des bâtis) et devra inéluctablement passer par un retour à des pratiques plus traditionnelles (petites exploitations, production extensive, suppression des phytosanitaires, …). De plus, le placement massif de nids artificiels, spécifiques à l’Hirondelle rustique, semble une solution efficace contribuant à réduire partiellement son déclin.

Fiche rédigée par Marie-Odile BARTHOMEUF – AVRIL 2016

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